mercredi 4 mai 2011

Tunis capitale de la danse 10ème édition - Abou Lagraa et Nawel Lagraa - Compagnie Maguy Morin

D'Eux Sens - Abou Lagraa et Nawel Lagraa
Hier une amie d'enfance m'appelle et me propose d'aller à Tunis Capitale de la Danse, évènement organisé par notre ami d'enfance (eh oui lui aussi) Hafiz Dhaou. Ce festival dont les spectacles sont dans leur grande majorités gratuits gagne à être connu du grand public.

Nous voici donc en route vers l'espace Ness El Fen. Espace que je découvrai pour la première fois et que j'ai trouvé très réussi. Une petite buvette avec de larges fauteuil où attendre le début du spectacle.  

Une seule chose m'a chagrinée c'est qu'il n'y avait pas beaucoup de monde. Il y avait du monde mais pas assez à mon gout, surtout qu'il est rare de voir Gratuitement un spectacle d'une si grande qualité. 

Entrés dans la salle nous asseyons sur un mini gradin en bois recouvert de jolis mergoums. 

La scène est dans la pénombre à nos pieds. Deux Tapis, un blanc, un rouge mais aussi de la même taille une sorte de mini aquarium en verre rempli d'eau avec des gouttes qui s'y jettent du plafond dans un mouvement perpétuel. 
 
La musique jailli dans le silence, un Kanoun égraine des sonorités pures, et sur le tapis blanc immaculé, un homme et une femme reproduisent chacun les mouvements de l'autre comme dans un miroir, puis se rapprochent pour nous offrir 50 minutes d'un amour passionnel. 


Tantôt emportés par leur amours, tantôt violents et perdu,s solitaires et tristes Nawel et Abou Lagraa nous emportent dans un voyage introspectif qui touche chacun. Un voyage dans les fins fond du sentiment amoureux.



Pour ma part j'ai été très émue par les danseurs et ce qu'ils donnaient à ressentir même si la tristesse pour moi était le sentiment prédominant. 

Nous avons ensuite couru vers le théâtre municipal où se donnaient Salves de la Compagnie Maguy Marin. Là encore le théâtre était désespérément vide. Dommage car c'était pour moi un spectacle époustouflent. Un spectacle qui vous laisse à bout de souffle.

Salves - Maguy Marin - Crédit photo
Enchainement de scènes et de situations, enchainement de sons, de musiques, de dialogues. Scènettes fugaces qui nous emportent à droite à gauche, au centre, à l'avant et à l'arrière de la scène. Jeu d'ombre et de lumières. 

Salves - Maguy Marin - Crédit photos

A chaque coin de la scène un magnétophone à l'ancienne avec des bandes en rouleau qui à la seconde près se déclenchent et s'arrêtent chacun son tour pour rythmer les scènes. 

Des tables sont mises et desservies à des époques différentes, des estrades montées et démontées au rythme des cris d'un maître d'œuvre qui passe les planches qui passent à la chaine dans les mains des Danseurs Acteurs qui les posent au fur et à mesure.

Désorienté le spectateur a l'impression d'être pris dans un cercle infernal où à intervalle réguliers, les scènes se répètent à l'infini. Une femme à la quelle on bouche les oreilles, puis les yeux et enfin la bouche apparait plusieurs fois rythmant le déroulement de l'action. 

A la lumière de la révolution que nous avons vécue en Tunisie ces deux spectacles sont complètement d'actualités. D'Eux Sens nous parle de révolution intérieure avec tous les tiraillements que celà implique et Salve relate le mal être avant la révolution, puis la violence de la révolution et enfin la répétitions des révolutions dans le temps pour arriver finalement au 21ème siècle. 

Je vous conseille vivement de participer à cet évènement majeur qu'est le festival Tunis Capitale de la danse qui chaque jour nous propose un programme de qualité et surtout un programme gratuit à la portée de tous. 

Sanda Salakta


Document france 3 sur le spectacle Salve cliquer ici

Programme Tunis Capitale de la danse cliquer ici  

Mieux connaître Hafiz Dhaoui cliquer ici 

PASS TUNIS CAPITALE DE LA DANSE A IMPRIMER 





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