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jeudi 7 avril 2011

VERNISSAGE DE L'EXPOSITION " LE POIDS DU FAIRE" OMAR BEY- KANVAS ART GALLERY- 26 mars -16 Avril 2011

Vernissage de l'exposition de Omar Bey - Galerie Kanevas


Comment naît l'Art ? Il s'accouche de la capacité qu'a l'esprit à sculpter le domaine sensoriel. Que fait l'Art pour nous ? Il met en forme et rend visibles nos émotions et, ce faisant, leur appose ce cachet d'éternité que portent toutes les œuvres qui, au travers d'une forme particulière, savent incarner l'universalité des affects humains. (Muriel Barbery - L'élégance du hérisson, p.218, Gallimard, 2006)


Cette citation tirée d’un livre que j’ai beaucoup aimé m’a parue en adéquation avec ce que j’ai ressenti lors du vernissage de l’exposition de Omar Bey. Depuis la création de ce blog, cette exposition personnelle est de loin celle qui nous a le plus touchée.

Des techniques mixtes (béton armé, fil de fer, céramique, collage d'objets en relief, bois, papier, verre ...) pour un travail minutieux et grandiose. Beaucoup de tableaux imposants qui ne nous ont pas laissés indifférents.


Celui qui capte le regard dès que l’on pénètre dans la galerie Kanvas,  est   ce gros 4x4 de luxe noir, au pare brise en miettes, se jetant sur la foule tel un taureau un jour de féria;  Un tableau qui au premier coup d’œil impressionne et questionne dans son ensemble évoquant à chacun des images et des réflexions. Pour ma part cela m’a semblé être une sorte de métaphore graphique traduisant ce que le peuple tunisien a vécu sous la dictature de Ben Ali.

Ce tableau est aussi à regarder dans le détail et à chaque coup d’œil on aperçoit un nouveau personnage, un nouveau détail qui ne nous avait pas interpellés au départ. Tels ces différents visages hurlants qui évoquent pour moi des souvenirs du Horla.

Alors que nous allions partir j’ai dit à Adib « vraiment il a bien réussi cette voiture de luxe au pare brise en miette qui piétine le peuple » et Adib de me répondre « où est la voiture ? moi je vois un taureau qui avec ses cornes écrase tous ces gens...c'est un tableau qui me rapelle le chef d'oeuvre de Picasso qui m'a fasciné au musée du Prado - madrid "gurnica" » . Ainsi chacun comprend l’œuvre selon ses propres affects.

jiaan- l’in-rassas-iable 

Sur la mezzanine vous accueille, affamé (jiaan- l’in-rassas-iable), le chat puzzle, en mosaïques de faïence noir et blanche, gardant  jalousement une belle boite de thon plus vraie que nature. Toile que l’on apprécie en faisant plusieurs pas en arrière pour la contempler dans son ensemble telle une œuvre pixellisée qu’il faut regarder de loin.






La piscine m’a beaucoup interpellée. J’aime le bleu et surtout ce bleu qu’utilise ici l’artiste, un bleu qui vous emporte au fond de la piscine. Et puis cette forme ni humaine ni animale qui flotte en apesanteur faisant une jolie roulade toute en grâce.  







Tout d’abord c’est l’araignée en équilibre sur sa toile en fil de fer qui interpelle. On la regarde de près, on se demande ce qu’elle fait là, puis le texte fait son chemin et l’on comprend combien est bien tissée la toile de cette « sale bête ». Quelques papiers anodins à fournir et hop on se prend les pieds dans un fil solide qui annonce « ah ! Encore un de pris ! ». Le cercle infernal des sociétés de consommation.







En équilibre improbable sur une chaise qui peu à peu se disloque un funambule tout en grâce interprète une figure aérienne.



S’envolant de l’esprit de l’artiste, coloré par les vapeurs d’alcool, des colombes en forme de boukha s’échappent. Elles virevoltent au dessus de l’homme  affalé dans une expression béate et rassasiée sur une chaise longue face à une table sur laquelle trônent les bouteilles qu’il vient de vider. A ses pieds un chat ronronnant vient quémander des caresses. Mais l’artiste loin de ce monde se complet dans ce moment irremplaçable.
Incrusté dans le tableau une vraie table, de réelles bouteilles et un chat plus vrai que nature.





Et puis l'oeuvre qu'on ne remarque pas , dans un coin, posée là. Son titre : "le poids du faire". Étrange ce morceau de roche posé sur du plexiglas, pour peu nous ne l'aurions pas vue. Heureusement nous avons un tempérament curieux et nous nous sommes approchés pour interroger cette oeuvre ... Qu'est ce ? qu'a voulu dire l'artiste? Que dois je comprendre? Que m'évoque ce roc? et puis tiens regardons en dessous ... SURPRISE !!! Nous comprenons enfin.














Gaddafi et ses raybans
Gaddafi le sanguinaire mis en boite 

Omar Bey & Halim Karabibène



Mahmoud Chalbi devant son oiseau préféré
Kanvas Art Gallery - 37 bis, Av Fattouma Bourguiba- Sidi Fraj- La Soukra-Tunis-Tunisie
Page facebook de l'évènement 

Article : Sanda Salakta
Photos: Adib Samoud

1 commentaire:

  1. je n'ai pas pu aller voir l'expo mais j'ai beaucoup aimé les tableaux en relief et les sculptures Léa

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